Mis à jour le 10 juillet 2025
Les droits des locataires au Québec sont un peu différents des autres provinces, tout comme le processus suivi par les propriétaires bailleurs qui veulent résilier le bail d’un locataire. Il est important de noter que la terminologie autour des évictions est plus spécifique au Québec.
Dans cet article, nous aborderons les différentes raisons pour lesquelles un propriétaire bailleur au Québec peut expulser un locataire résidentiel ainsi que les processus à suivre.
S’il y a un terme ou une notion que vous ne connaissez pas, vous pouvez consulter notre page principale sur les évictions pour tous les détails.
Au Québec, les locataires ont le droit de rester dans leur domicile à condition qu’ils continuent à respecter leurs obligations en vertu de leur contrat de bail et les lois en vigueur, bien entendu.
Le site Éducaloi énumère les obligations de base des locataires au Québec :
L’une des obligations du locataire c’est de respecter les conditions du contrat de bail. Cela signifie payer le loyer à temps, entre autres. Il faut également respecter l’interdiction des animaux de compagnie, ne pas endommager la propriété locative ou ne pas déranger les autres résidents.
Au Québec, il y a trois termes distincts qui définissent la notion d’éviction :
Voici un résumé de chaque situation.
Si un locataire ne respecte pas ses obligations, il est possible que son propriétaire bailleur puisse mettre fin au contrat de bail. Afin de résilier un contrat de bail à juste titre, le propriétaire bailleur doit obtenir l’autorisation du Tribunal administratif du logement (TAL). Avant de se prononcer sur l’éviction, le TAL organisera une audience où le propriétaire bailleur et le locataire auront l’occasion de présenter leurs arguments.
Lorsqu’il s’agit du loyer, il est important de le régler à temps. En cas de paiement tardif du loyer, le propriétaire bailleur doit attendre 3 semaines avant de demander l’autorisation du TAL pour résilier le bail. Le locataire peut annuler la résiliation du bail en réglant le loyer en souffrance en tout temps avant la diffusion de la décision du TAL et même à l’audience du TAL.
Pour ce qui est des autres raisons d’éviction à juste titre, le propriétaire bailleur doit donner au locataire l’occasion raisonnable de changer son comportement. Cela commence souvent par une discussion simple. Si le problème persiste, le propriétaire bailleur devrait donner au locataire une lettre de mise en demeure indiquant précisément les obligations que le locataire ne respecte pas et qui informe le locataire qu’il demandera au TAL de lui donner l’autorisation de résilier le bail si la situation ne s’améliore pas.
Si, après cet avertissement, le problème se poursuit, le propriétaire bailleur peut demander une audience auprès du TAL pour résilier le contrat de bail. Le propriétaire bailleur doit démontrer que le locataire cause des dommages graves. Le locataire, lui, aura l’occasion de se défendre à l’audience.
Après l’audience, le TAL peut prendre les décisions suivantes :
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Dans les autres provinces, vous verrez des termes anglais comme « landlord’s use » pour décrire une situation où le propriétaire bailleur souhaite reprendre le logement pour l’habiter lui-même ou pour y loger un membre de sa famille. Au Québec, on emploie le terme reprise du logement.
Uniquement au Québec, un propriétaire bailleur ne peut pas expulser un locataire s’il vend la propriété. Le locataire et le contrat de bail font partie de l’achat. L’acheteur de la propriété peut par la suite résilier le bail conformément aux règlements de reprise du logement ou autres en vigueur.
Un propriétaire bailleur peut reprendre un logement ou une unité locative s’il souhaite y emménager ou y loger ses enfants ou parents. Il peut également y loger un autre membre de sa famille ou un ex-conjoint, pourvu que le propriétaire bailleur soit la principale source de soutien de ceux-ci.
Remarquez qu’il y a d’autres restrictions. Les copropriétaires ne peuvent pas reprendre un appartement à moins qu’ils soient conjoints. Un propriétaire bailleur ne peut pas reprendre une unité s’il possède une unité semblable qui est vacante. Si le propriétaire bailleur est une compagnie, celle-ci ne peut jamais reprendre une unité locative. Si le locataire est un aîné à faible revenu qui habite le logement depuis au moins 10 ans, le propriétaire bailleur ne peut pas reprendre l’unité.
Si un propriétaire bailleur reprend une unité pour une raison valable, il doit donner un avis préalable. Pour les contrats de bail de moins de six mois, il faut donner un avis d’un mois. Pour les contrats de bail de plus de six mois, il faut donner un avis de six mois. Dans les deux cas, le propriétaire bailleur ne peut pas reprendre l’unité avant l’expiration du bail.
Si le bail est de durée indéterminée, le propriétaire bailleur doit donner un avis de six mois. Il peut donner cet avis en tout temps.
Une fois que le locataire aura reçu l’avis de reprise du logement, il a un mois d’accepter ou de refuser l’avis. Si le locataire l’accepte, il a jusqu’à la date de reprise pour partir. Si le locataire le refuse, le propriétaire bailleur peut annuler l’avis, laisser le locataire demeurer dans le logement ou demander l’autorisation du TAL pour reprendre l’unité. Le locataire et le propriétaire bailleur peuvent également négocier la résiliation du bail.
Sinon, le propriétaire bailleur doit démontrer devant le TAL qu’il veut reprendre l’unité pour une raison valable (plus précisément la raison indiquée dans l’avis). Si le TAL autorise la reprise du logement, il peut imposer des conditions, comme le paiement des frais de déménagement du locataire par le propriétaire bailleur.
Si un locataire qui déménage d’un appartement repris croit que le propriétaire bailleur a agi de mauvaise foi, il peut demander de la compensation auprès du TAL. Par exemple : un propriétaire bailleur expulse un locataire pour déménager dans l’unité lui-même. Or, le locataire apprend qu’un nouveau locataire y est emménagé. Dans ce cas, il semble que le propriétaire bailleur a agi de mauvaise foi.
Le 6 juin 2024, l’Assemblée nationale du Québec a approuvé à l’unanimité un moratoire de trois ans sur les évictions. En vertu de cette nouvelle législation, les propriétaires bailleurs ne peuvent pas évincer un locataire pour subdiviser un logement locatif, l’agrandir de manière importante ou pour en changer l’usage.
Le projet de loi a été adopté pour traiter le problème des taux de vacance bas dans la province et pour empêcher la pratique des rénovictions. « Rénoviction » signifie expulser un locataire pour rénover une propriété et ainsi pouvoir augmenter le loyer pour un nouveau locataire. Le moratoire sera levé si le taux de vacance atteint 3 % d’ici le 6 juin 2027.
Il y a quatre exceptions à retenir :En outre, la nouvelle loi offre plus de protection aux personnes aînées. Avant le 21 mai 2024, un propriétaire bailleur qui souhaitait démolir sa propriété locative pouvait évincer une personne aînée âgée de 70 ans et moins. En vertu des conditions temporaires, les personnes aînées âgées de 65 ans et plus seront protégées de l’éviction à des fins de démolition. De plus, les personnes aînées qui gagnent un revenu inférieur ou égal à 125 % du revenu maximal qui le rend admissible à un logement à loyer modique seront protégées.
Si le propriétaire bailleur d’une résidence privée pour aînés ou un autre lieu d’hébergement pour aînés veut changer l’usage de son immeuble, il doit aussi offrir au locataire de conclure un nouveau bail, avant de l’évincer.
Les règlements pour l’éviction sont semblables à ceux de la reprise du logement : un avis de six mois pour les baux d’au moins six mois ou de durée indéterminée ou un avis d’un mois pour les baux de moins de six mois. Le propriétaire bailleur ne peut pas résilier par anticipation un contrat de bail à terme fixe pour éviction sans le consentement du locataire. Les mêmes règlements s’appliquent aux aînés à faible revenu également.
La différence avec la reprise du logement c’est que si un propriétaire bailleur veut résilier le bail, il doit compenser le locataire. Cette compnsation comprend les frais de déménagement raisonnables du locataire.
En vertu du projet de loi 31, une Loi modifiant diverses dispositions législatives en matière d’habitation, qui est entrée en vigueur le 21 février 2024, le paiement minimum est l’équivalent de trois mois de loyer si le locataire loue l’appartement depuis trois ans ou moins. Le locataire est admissible à une compensation égale à un mois de loyer par année de location ininterrompue si le locataire loue le logement depuis plus de trois ans, jusqu’à un maximum de 24 mois de loyer. Le locataire devrait conserver des preuves de tous leurs frais de déménagement, comme la location de camion, les frais de branchement d’Hydro-Québec, les boîtes et ainsi de suite. Après le déménagement, le locataire peut être indemnisé en fournissant à son propriétaire bailleur des preuves des frais.
Si le locataire estime qu’il a été expulsé de mauvaise foi (par exemple, si le propriétaire bailleur ne donne pas suite à la raison qu’il a donnée pour l’expulsion), il peut tenter d’obtenir des dommages-intérêts de la part du propriétaire bailleur. Dans ce cas, le propriétaire bailleur doit prouver qu’il a agi de bonne foi.
Encore une fois, le locataire peut accepter ou refuser l’avis d’éviction; il a un mois pour décider. Si le locataire refuse d’accepter l’avis d’éviction, le propriétaire bailleur doit demander une audience auprès du TAL. À l’audience, il doit prouver qu’il a l’intention d’exécuter ce qu’il a indiqué dans l’avis. Le TAL refusera ou approuvera l’éviction selon les témoignages de l’audience.
Tout comme la reprise du logement, un locataire qui croit qu’il a été expulsé de mauvaise foi peut déposer une demande auprès du TAL pour poursuivre le propriétaire bailleur pour dommages-intérêts.
L’assurance locataire au Québec n’est pas requise selon la loi. Néanmoins, le propriétaire bailleur peut demander que le locataire souscrive une assurance locataire à titre de condition du contrat de location. Si le contrat de bail exige que le locataire doive souscrire une assurance, le locataire serait en rupture de contrat s’il laisse expirer sa police d’assurance locataire.
Il y a un autre aspect en assurance à prendre en considération : si un locataire souscrit l’assurance protection juridique de Square One (pas offerte au Québec), il pourrait accéder à la ligne d’assistance juridique pour obtenir des conseils au sujet de l’éviction.
Au Québec, de même que dans les autres provinces, il n’y a aucune restriction d’éviction des locataires pendant l’hiver. Pourvu que le propriétaire bailleur respecte les lois et procédures en vigueur, il peut mettre fin à un contrat de bail en tout temps.
Au Québec, la vente d’une propriété locative ne constitue pas une raison valable d’expulser un locataire (au moins, sans autre raison). Si l’acheteur veut vivre dans la maison, en revanche, il devrait suivre le processus de reprise du logement s’il désire expulser le locataire. Toutefois, si le nouveau propriétaire bailleur compte continuer à louer l’unité, il n’a qu’à assumer le bail résidentiel et les responsabilités associées du propriétaire bailleur vendeur.
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